« Par une froide nuit d’hiver, une jeune fille se perdit dans une forêt non loin de chez elle. La neige ayant recouvert le sol de son épais manteau, on n’y décela plus les sentiers qui parcouraient la forêt.
En temps normal la jeune fille s’y retrouvait fort bien à naviguer au gré des allées de sapins, mais cette fois, c’était différent. Quelque chose pesait dans l’air depuis cette fois-là. Ce fameux jour où la perle était apparue.
C’était aussi lors d’une nuit froide et glaciale que tous les habitants du village perdirent la foi. De nombreux cavaliers étaient venus saccager les maisons des villageois car le Roi leur avait ordonné de partir à la recherche de la perle perdue.
Qu’était-ce donc cette perle au juste ? Et que pouvait-elle représenter pour que la garde royale retourne tous les villages ?
Personne ne le su. Cette histoire resta un mystère, jusqu’au jour où une jeune fille parti chercher de l’eau à la source.
Les femmes du village devaient se lever aux aurores pour aller chercher de l’eau à la Source qui se trouvait à quelques kilomètres de là. Ce fût toujours un moment pénible et fastidieux mais elles avaient réussi à le rendre plus léger et joyeux.
La matriarche du village leur racontait les épopées de Nya; cette femme d’une audace et d’une grâce incroyables. Chaque matin, elles en apprenaient davantage sur ce qui avait fait le succès de cette femme qu’elles n’avaient jamais eu la chance de connaitre. C’était une femme sans attache, une femme forte et courageuse, avec énormément de panache, qui n’avait pas peur de défendre ce qui lui tenait à coeur. Son histoire était assez étrange car personne ne savait exactement d’où elle venait ni qui elle était réellement.
D’après ce qu’on savait, elle apparaissait toujours quand on avait besoin d’elle. Elle apportait avec elle la force dont chaque être avait besoin, le courage dont on manque parfois, surtout quand le désespoir s’empare de notre coeur.
Elle avait cette étincelle qui brillait dans son regard, cette flamme qui brulait en elle.
» Rien qu’à la regarder, un sentiment de sécurité emplissait nos corps et nos esprits. On se sentait invincible. On retrouvait automatiquement la force de rester debout et de continuer à avancer afin de défendre ce qui nous tenait à coeur : nos frères, nos soeurs, nos mères, nos pères, nos enfants, notre terre. « , expliqua la vieille dame.
» Chaque année la garde royale nous prenait davantage, nous laissant avec très peu de ressources, nous obligeant à diminuer de plus en plus nos rations. Ce fût très difficile à vivre, plusieurs d’entre nous ont voulu quitter ces lieux; certains sont partis, d’autres ont préféré l’affrontement direct. Mais grâce à elle nous persévérions.
Nous devenions de plus en plus fort; cela finit par éveiller la curiosité du Roi. Celui-ci envoya sa dame de compagnie afin d’infiltrer le village. Personne ne s’en était méfié car elle semblait si perdue, si seule et vêtue de haillon que nous l’avons accueillie au sein de nos foyers. Elle s’intégra à nos quotidiens, profitant des récits légendaires de Nya. Ce fût sans savoir que le jour où Nya nous révéla sa véritable identité, cette jeune orpheline allait nous trahir.
Ce jour-là, voyant comme nous avions repris confiance en nous et comment nous osions nous positionner face à nos détracteurs, Nya nous révéla que nous étions enfin prêt à recevoir son secret afin de le prolonger dans le coeur de nos vies.
Je me rappelle à quel point nous étions surexcités à l’idée de connaitre la raison de son incroyable force intérieure, de découvrir pourquoi une telle assurance et confiance émanaient de cette femme énigmatique.
Un soir, nous étions tous rassemblés autour d’un feu. Chacun d’entre nous riait aux éclats. Le sentiment de liberté avait rempli notre coeur et élevait notre âme. L’ambiance au village n’avait jamais été aussi bonne et aussi détendue. Nous avions retrouvé cette jeunesse d’esprit que nous avions délaissée bien trop tôt, et cette insouciance nous faisait à nouveau rêver.
Jamais nous n’avions eu autant confiance en la vie et en nous que ce soir là. Ce fût une nuit magique, où régnait les rires, la joie, l’amour et l’espoir d’un possible renouveau.
Après avoir bien rigolé, nous vîmes que Nya prit un air plus sérieux.
La joie sur nos visages commença à laisser la place à l’interrogation.
Que pouvait-il bien se passer ? Pourquoi avait-elle l’air ailleurs, comme si une partie d’elle était déjà loin, très loin de nous ?
Nya prit la parole et nous raconta son origine. Elle ne venait pas de ce monde, elle appartenait à l’étoile de l’espoir; celle que l’on prie dans les moments de désespoir où le besoin de foi devient plus grand. C’était une âme voyageuse, sa mission était de semer des graines d’espoir et de courage dans le coeur de ceux qui en avaient besoin, afin de raviver leur feu intérieur, leur flamme de vie, leur feu sacré.
Elle nous expliqua que sa venue était due à une prière que l’un d’entre nous avait émise en son coeur. Sa demande était si pure et innocente qu’elle parvint jusqu’à elle. C’était un appel invisible, une pulsion énergétique qui traversa l’espace-temps. C’est alors que Nya décida de venir nous aider. En soi, elle n’a pas fait d’acte extraordinaire, au contraire, elle ÉTAIT, elle INCARNAIT, elle ÉMANAIT quelque chose d’indescriptible, d’imperceptible mais cela nous magnétisait, cela nous intriguait et d’une certaine manière, nous nous reconnaissions en elle. C’est comme si on pouvait apercevoir à travers elle tout ce dont nous étions capable de faire. Ce sentiment nous traversa le coeur et commença à panser nos failles, à adoucir nos blessures, à nous libérer de nos prisons intérieures. Sa présence fût le plus beau cadeau que la vie ait pu nous offrir.
C’est alors qu’elle prit une grande respiration pour nous dire que l’heure de son départ était arrivée. Il régnait assez de force et de foi dans le coeur de chaque être du village pour qu’ils puissent continuer à poursuivre leur oeuvre et démontrer aux autres peuples, ainsi qu’au Roi, qu’ils possédaient toute la légitimité de vivre et de mener leur vie telle qu’ils la voulaient.
C’est alors qu’elle plaça ses 2 mains sur son coeur et qu’une lumière y rayonna; une lumière blanche, intense et une énergie de béatitude s’y diffusait. Elle émanait jusqu’à nous.
À un moment donné, elle éloigna légèrement ses mains de sa poitrine pour y recueillir quelque chose.
Une perle en sortit.
Une lumineuse, rayonnante et merveilleuse perle. Nous étions tous stupéfaits de ce à quoi on assistait. Jamais nous n’avions vu pareille magie. Tout le monde était sans voix.
Pendant un instant Nya resta les yeux fermés, silencieuse, dans un profond recueillement. C’est comme si un dialogue s’effectuait entre elle et la perle, qu’elle y déposait une part d’elle-même.
Délicatement, elle leva les yeux vers moi, et j’ai su ! J’ai su que plus rien ne serait pareil. Mon coeur se serra, les larmes remplirent mes yeux et je compris.
Je compris que l’heure des adieux avait sonné. Nous nous fixâmes, les yeux dans les yeux, tout était limpide, je compris la charge qui m’incombait. La perle fût donnée, à chaque fois, au gardien de la foi et ce jour-là, c’est moi qui fût choisie.
La perle m’avait choisie.
Nya se leva, s’avança vers moi, prit mes mains et y déposa la perle. Son regard transperça le mien et j’entendis dans ma tête le message qu’elle voulait que moi seule perçoive.
Nous nous comprîmes, nous nous saluâmes, et ce fût la dernière fois que nous vîmes Nya. Elle disparut cette nuit-là, laissant derrière elle un vide que la perle comblerait. », nous raconta la matriarche.
L’histoire ne s’arrêta pas là bien sûr…
Tout le monde partit rejoindre Morphée, le coeur rempli d’amour, de paix et d’espoir. Aucun des habitants n’aurait pu prévoir ce qui allait se produire.
La jeune femme qu’ils avaient accueillie n’était pas partie rejoindre le pays des songes, elle avait attendu que tout le monde s’endorme pour dérober la perle et retourner au château afin de l’apporter au Roi.
Ce dernier, fier d’avoir récupéré le seul ingrédient qui maintenait les villageois dans la confiance qu’ils avaient en eux de résister aux oppresseurs, obtint de quoi faire pression afin d’obtenir d’eux tout ce qu’il désirait. Ce qu’il fit, bien évidemment.
Il ne tarda pas à démontrer sa toute puissance dès le lendemain matin aux aurores, fanfaronnant sa victoire, et réclamant plus que ce que les villageois possédaient.
Chaque villageois fut sous le choc.
Ils avaient mis des semaines, des mois, avant de gouter à l’espoir d’un possible renouveau, celui-ci était encore bien bancale pour survivre à un tel évènement. La jeune fille qui reçu la perle, celle qui deviendrait la matriarche du village, sombra dans un profond désarroi, délaissant au passage son courage, sa foi et son audace.
Les années passèrent et le ciel s’était obscurci, tout comme le coeur des villageois. Tout le monde avait vieilli et leur coeur s’était flétri. Les couleurs s’étaient assombries car l’extérieur était la parfaite représentation de ce qu’ils ressentaient tout au fond d’eux-mêmes.
Plus personne n’osa prononcer le mot « espoir », ou encore le mot « foi », mais il se trouve que la vie frappe à la porte quand justement le dernier éclat de lumière disparait dans le coeur des gens.
Il était né, quelques années après le fameux évènement, une petite fille. C’était la fille de la matriarche. À sa naissance on reconnu dans son regard cette lueur qui brillait; une lueur significative.
Le temps passa mais rien ne changea.
Du moins, en apparence.
Les histoires quotidiennes de la matriarche nourrissaient le coeur de la jeune fille. Au fil des années les villageois avaient oublié ce qu’ils avaient vécu, croyant, à tord, qu’il s’agissait d’un rêve.
Mais la matriarche continuait de raconter ces histoires car c’est ce qui la faisait tenir, c’était le seul lien qui lui restait de Nya.
Elle était loin de se douter de ce qui allait se produire. Une nuit, sa fille ressentit un appel, c’était comme si elle était prise d’une force divine et investie d’une mission qu’elle ne comprenait pas. Elle suivit cet appel.
Elle savait instinctivement là où elle devait se rendre.
Ses pas la menèrent jusqu’au château. Et comme un étrange hasard, personne ne la remarqua. La petite voix en elle lui indiqua le chemin et les moments où elle devait se mettre à l’abris des regards.
Ses pas la conduisirent jusqu’à une salle située dans un endroit sombre du château. Personne ne s’y aventurait. La pièce n’était même pas gardée car cet endroit du château repoussait étrangement ses occupants.
Au milieu de la pièce trônait sur un guéridon, une belle boite en argent. Elle était ornée de l’emblème royale. Au plus la jeune fille s’en approchait, au plus s’en échappait de la lumière, ce qui rendait l’attraction encore plus forte.
Lorsqu’elle ouvrit la boite, elle la reconnut tout de suite.
C’était la perle.
La perle l’avait appelée. Ou bien était-ce le désespoir qui l’y avait poussé, ou bien encore, l’émanation de Nya qui avait imprégnée la jeune fille au fil des histoires que racontait la matriarche ?
Nul ne le sait et peu importe.
Car ce qui se passa ensuite changea drastiquement le cours des évènements.
La jeune fille s’enfuit du château par la fenêtre qui donnait sur l’arrière cour. La zone était déserte et elle s’enfuit à travers les bois.
L’atmosphère se modifia au gré de ses pas. À chaque avancée, l’air se refroidit. Le vent se fit glacial et les premiers flocons ne tardèrent pas à faire leur apparition. Cela n’avait aucun sens puisque c’était le milieu du printemps. Et pourtant …
Le vol de la perle y fut pour quelque chose.
De l’autre côté de la forêt, au même moment, le Roi fût pris d’un soudain désir de vérifier si la perle était toujours là. Intuition ou hasard, l’intelligence de la vie est toujours à l’oeuvre.
Remarquant que la perle avait disparu, il lança dans un accès de colère tous les gardes à sa recherche. Il leur donna l’ordre de vérifier chaque foyer et chacun de ses habitants. Les gardes, ne faisant pas preuve de délicatesse, retournèrent tout sur leur passage.
Pendant ce temps-là, la jeune fille continua d’avancer dans la forêt sans retrouver son chemin. La neige recouvrait désormais tous les sentiers et on ne pouvait rien voir au-delà de 3 mètres.
Elle commença à avoir froid, tenant la perle tout contre son coeur. Ses pieds commencèrent à geler au contact du froid et la fatigue prenait possession de son corps.
Elle tomba, les genoux au sol. Pleurant de fatigue et de désarroi, se demandant comment elle allait bien pouvoir rentrer chez elle pour annoncer la nouvelle.
La perle contre son coeur et les larmes tombant le long de ses mains, créèrent une réaction. Devant elle, la manifestation de Nya prenait vie. Toute les histoires que racontait la matriarche étaient donc vraies.
Nya confia à la jeune fille qu’elle serait à présent la gardienne de la perle. Et afin que l’incident qui était arrivé autrefois ne se produise plus, elle lui donna la capacité de multiplier les perles. Ainsi chaque habitant aurait sa propre perle de foi, afin de faire grandir ce sentiment de confiance en eux.
Nya aida la jeune fille à rentrer au village et dans un état de consternation de ce que les gardes avaient laissé derrière eux, elle distribua chaque perle qu’elle créait, ainsi chaque habitant pu se redresser, fier de ce qu’il était et arborant sa flamme intérieure, plus brillante et flamboyante que jamais.
Car dorénavant, il n’y aurait plus un seul gardien de la foi mais des milliers qui alimenteraient cette énergie de foi dans le coeur de chacun des habitants de ce monde.
Brillez chères étoiles et éclairez le monde ♡ «
Wendy Fievez ©

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